Ismail Kadaré


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Bài 'đại phỏng vấn' tay nhà văn Albania thật tuyệt. Có thể làm bài văn mẫu cho đám nhà văn Yankee mũi tẹt được!
Thí dụ những câu sau đây mà chẳng bảnh sao:

Theo chủ nghĩa hiện thực xã hội chủ nghĩa, phải viết thứ văn chương "mùa xuân vĩnh viễn của nhân loại", chữ của Nguyễn Khải trong Gặp Gỡ Cuối Năm [nguyên văn, une littérature 'printanière']. Kết quả, trong cuốn tiểu thuyết đầu tay của tôi, mưa rơi ngay từ trang đầu tới trang chót.
Được hỏi, khi được Tây in sách, như DTH Mít "nhà mình" thí dụ, ‘phó phướng phông’?, Kadaré trả lời:
Với một nhà văn từ một xứ sở chư hầu của ông Xì, Stalinien, được in sách ở Tây là sống kiếp sống thứ nhì [réincarnation: tái nhập thế].
Trả lời câu hỏi, người ta nhắc hoài đến tên ông ở hành lang Nobel, ‘ông đã làm hồ sơ, và nạp đơn chưa’? [cái này thuổng trang Ngộ độc văn chương của thi sĩ NTT], ông trả lời:
Người ta nhắc nhiều đến tôi, và người ta tiếp tục. Ngày này qua tháng nọ, tôi cũng phải quen thôi. Có vài tay hay được nhắc như vậy, thành thử cũng có bạn.
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Ismail Kadaré:
« Il n'y a pas trois vérités, il y en a treize, il y en a trente »
Il fut longtemps l'incomparable conteur d'une autre planète aux portes de l'Europe: l'Albanie d'Enver Hodja.
Toujours aussi prolifique, Kadaré revient avec nous sur le grand hiver passé et sur ses préoccupations actuelles.
Propos recueillis par ALEXIS LIEBAERT, photos DEREK HUDSON 

Plus de soixante livres, romans, recueils poétiques, essais, pièces de théâtre: en presque cinquante ans de vie littéraire, Ismaïl Kadaré a expérimenté tous les genres. Mais ce sont d'abord les romans, dès 1963 avec Le Général de l'armée morte, qui ont fait sa renommée internationale, miraculeuse pour un écrivain ayant oeuvré dans l'un des régimes les plus autarciques et ubuesques qui aient été, l'Albanie d'Enver Hodja. Kadaré est resté coincé dans l'étau de Tirana jusqu'en 1990, année où il décida de demander l'asile politique à la France. Rencontre avec l'une des plus grandes figures de la littérature mondiale, dont le dernier roman, L’Accident, est sorti cet été.
Vous vivez maintenant à Paris. Peut-on parler d'un exil ?
ISMAÏL KADARÉ. Non, on ne peut pas parler d'exil. Je partage aujourd'hui ma vie entre Paris et Tirana, moitié-moitié. Pendant une période, en effet, on a pu parler d'exil, mais j'avais annoncé en quittant mon pays que je reviendrais dès que la démocratie serait installée. Quand j'ai quitté l'Allbanie, c'était parce que je pensais que cela contribuerait à accélérer le processus démocratique. C'était pour moi la seule manière d'essayer de faire quelque chose. À cette époque, le pouvoir communiste, effrayé par ce qui se passait en Roumanie, avait promis de changer les choses. Mais ce n'était qu'un leurre. Il me fallait donc trouver d'urgence une caisse de résonance, un espace où m'exprimer pour dénoncer l'hypocrisie du pouvoir, parce qu'on ne pouvait rien dire là-bas: trois lignes, rien que trois lignes critiques, et c'était la prison. Mais je savais en partant que je reviendrais
Ismail Kadaré:
"Không chỉ có ba sự thực, mà có mười ba sự thực, có ba mươi sự thực."
Đã từ lâu, ông là người kể chuyện 'đả biến thiên hạ vô địch thủ' [không một ai so sánh nổi], từ một hành tinh ở ngay cửa ngõ của Âu Châu:  Xứ Albanie của Cha Già Dân Tộc, Đỉnh Cao Chói Lọi Enver Hodja.
Mắn đẻ như luôn luôn mắn đẻ, Kadaré trở lại với chúng ta và cùng với sự trở lại, là một mùa hè lớn lao và những bận rộn hiện thời của ông.
Hơn sáu chục cuốn sách, tiểu thuyết, thi tập, tiểu luận, kịch phẩm, và gần năm chục năm sống và viết. Nhưng chính những tiểu thuyết, từ 1963 và Tướng Âm Binh, một trong số đó, đã đưa ông lên đài danh vọng quốc tế, đúng là một phép lạ, đối với một nhà văn viết ở bên trong một chế độ độc tài, khắc nghiệt, lố lịch, và độc ác nhất, xứ sở Albanie của Enver Hodja. Kadaré bị kẹt cứng tại Tirana mãi đến năm 1990, năm ông quyết định xin tị nạn chính trị tại Pháp.
Sau đây là cuộc gặp gỡ với một trong những khuôn mặt lớn lao nhất của văn chương thế giới. Cuốn tiểu thuyết mới nhất của ông, Tai Nạn, ra mắt vào mùa hè năm nay.
Bi giờ ông sống tại Paris. Liệu chúng ta có thể nói một tí về... lưu vong?
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Ismail Kadare doesn't need to be dissident to be good
Tớ đếch cần phải làm nhà văn ly khai mà vưỡn viết bảnh như thường.

I'd like to thank my oppressor...
The "no Solzhenitsyn" dispute surfaced in hard print with articles in the Spectator and letters to the TLS. John Carey, chair of the IMB committee, retorted - quite reasonably - that the judges were not commissars: "Our unanimous decision to award the prize to Ismail Kadare was made solely on grounds of literary merit." Saddam Hussein (who has another novel out this year) would have got the same Olympian treatment.
Tớ đếch giống Solz. Tớ còn cám ơn mấy thằng cha bắt bạt tớ nữa!
Và ban giám khảo Booker cũng đâu phải là những chính uỷ!

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Ismail Kadaré
« Il n'y a pas trois vérités, il y en a treize, il y en a trente »
Il fut longtemps l'incomparable conteur d'une autre planète aux portes de l'Europe: l'Albanie d'Enver Hodja.
Toujours aussi prolifique, Kadaré revient avec nous sur le grand hiver passé et sur ses préoccupations actuelles.
Propos recueillis par ALEXIS LIEBAERT,
photos DEREK HUDSON
Plus de soixante livres, romans, recueils poétiques, essais, pièces de théâtre: en presque cinquante ans de vie littéraire, Ismaïl Kadaré a expérimenté tous les genres. Mais ce sont d'abord les romans, dès 1963 avec Le Général de l'armée morte, qui ont fait sa renommée internationale, miraculeuse pour un écrivain ayant oeuvré dans l'un des régimes les plus autarciques et ubuesques qui aient été, l'Albanie d'Enver Hodja. Kadaré est resté coincé dans l'étau de Tirana jusqu'en 1990, année où il décida de demander l'asile politique à la France. Rencontre avec l'une des plus grandes figures de la littérature mondiale, dont le dernier roman, L’Accident, est sorti cet été.

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Vous vivez maintenant à Paris. Peut-on parler d'un exil ?
ISMAÏL KADARÉ. Non, on ne peut pas parler d'exil. Je partage aujourd'hui ma vie entre Paris et Tirana, moitié-moitié. Pendant une période, en effet, on a pu parler d'exil, mais j'avais annoncé en quittant mon pays que je reviendrais dès que la démocratie serait installée. Quand j'ai quitté l'Allbanie, c'était parce que je pensais que cela contribuerait à accélérer le processus démocratique. C'était pour moi la seule manière d'essayer de faire quelque chose. À cette époque, le pouvoir communiste, effrayé par ce qui se passait en Roumanie, avait promis de changer les choses. Mais ce n'était qu'un leurre. Il me fallait donc trouver d'urgence une caisse de résonance, un espace où m'exprimer pour dénoncer l'hypocrisie du pouvoir, parce qu'on ne pouvait rien dire là-bas: trois lignes, rien que trois lignes critiques, et c'était la prison. Mais je savais en partant que je reviendrais.
Pourquoi avoir choisi la France?
Pour moi, il était tout naturel d'aller en France. C'était le pays étranger où j'avais le plus d'amis, le premier où mes livres ont été traduits, et j'avais pu m'y rendre plusieurs fois à l'innvitation de mon éditeur, Claude Durand, alors qu'à l'époque il était très difficile pour un Albanais de quitter son pays.
N'avez-vous jamais été tenté d'écrire en français?
Non, d'abord parce que je ne peux pas. Je n'ai pas le niveau technique pour écrire dans votre langue. Ensuite parce que je ne veux pas renoncer à la mienne. L'albanais est une langue indo-européenne qui possède à la fois toutes les qualités des langues nordiques et celles des langues latines, ce qui en fait une parfaite machine pour un écrivain. Elle a la puissance de composition des premières et la richesse des secondes.
Votre dernier livre, L'Accident, relate une enquête autour des relations amoureuses entre un diplomate et une jeune femme. Peut-on parler de roman d'amour?
Si pour vous c'est un roman d'amour, alors c'est un roman d'amour. Mais j'ai beaucoup de mal à ranger mes livres dans une catégorie. À mes yeux, c'est seulement de la littérature.
Pourquoi avoir choisi cette forme d'enquête pour finalement, j'insiste, parler d'amour?
Je pourrais vous répondre que c'est une forme littéraire classique, que j'ai déjà utilisée plusieurs fois. Mais, au fond, je ne sais pas. Une forme littéraire, c'est quelque chose qui s'impose à vous, qui naît avec le sujet mystérieusement, sans vraiment vous laisser de choix. Il est très difficile de parler d'un livre qu'on a écrit. C'est quelque chose qui est sorti de vous, qui vient d'un mécanisme caché au fond de votre être. Alors inutile d'essayer de l'expliquer. Si vous parlez d'un livre avant de l'avoir écrit, vous parlez d'un autre livre; de même si vous en parlez pendant que vous l'écrivez, et c'est encore pire après. Bien sûr, vous essayez de dire la vérité, mais ce ne peut être la vérité, c'est seulement l'une des trois vérités. Et il n'y en a pas juste trois, il y en a treize, il y en a trente.
La politique est très présente dans ce roman, comme souvent chez vous. Peut-on dire que vous êtes un écrivain politique?
Sûrement pas. De toute manière, je déteste que l'on cherche à me ranger dans une case. Je suis un écrivain, et la politique fait partie de ma vie comme de la vôtre, au même titre que la maladie, la guerre, etc. Il s'agit d'un cadre intéressant, avec sa gramaturgie propre, mais c'est un cadre comme un autre.
Vous récusez le terme d'écrivain politique. Vous êtes pourtant intervenu à plusieurs reprises dans la vie publique de votre pays et de l'Europe. Je pense par exemple au conflit du Kosovo: vous avez durement pris parti contre les Serbes...
Cela n'a rien à voir. Je suis un citoyen, comme vous, comme des millions de gens. Cela fait partie de mon humanité. Comme j'étais très connu dans les Balkans, je me devais d'intervenir. Je n'avais pas le choix, je ne pouvais pas dire: «Non, non, je ne déclarerai rien, je suis un écrivain, tout cela ne me regarde pas.» Mais je n'ai jamais pensé à jouer un rôle politique. Plusieurs personnes en Albanie m'ont demandé de faire de la politique, de devenir ministre, voire même de diriger le pays. Ils étaient sérieux, parce qu'il y a dans les Balkans toute une tradition d'écrivains prophètes, d'écrivains guides. J'ai évidemment refusé.
À quel âge avez-vous vraiment commencé à écrire?
Je pourrais comme beaucoup d'autres vous dire que j'ai commencé à écrire à 11 ans, même avant. Comme tous les enfants, j'ai écrit des petits textes à 9 ans, mais ce n'est pas sérieux, cela ne compte pas. J'ai été publié pour la première fois dans une revue, quand j'étais lycéen. Des poèmes. Mais pour moi la littérature commence avec mon premier roman, écrit à 23 ans, quand j'étais étudiant à Moscou à l'Institut Gorki, le cœur de la littérature soviétique, la machine à fabriquer des écrivains communistes.
Vous n'avez jamais été un adepte du « réalisme socialiste» que l'on enseignait alors dans la capitale de l'URSS...
Je ne sais pourquoi, dès que je suis arrivé là-bas, je me suis senti supérieur ... Le réalisme socialiste, tout le monde en parlait, mais personne n'avait jamais précisé clairement de quoi il s'agissait. En réalité, cela reposait sur quelques règles, vagues, mais que tout le monde avait intégrées. Premièrement, il fallait être plein d'espoir et écrire une littérature «printanière». Mon intuition de jeune écrivain était au contraire qu'il fallait changer le climat, opposer une sorte de « déviationnisme climatique» à leur« météodogmatisme ». Résultat, dans mon premier roman, il pleut dès la première page, et jusqu'à la dernière. Du coup, la question la plus de gênante pour moi quand je suis venu pour la première fois en Occident, c'était: « Pourquoi pleut-il sans cesse dans votre en roman? L'Albanie est pourtant un pays méditerranéen ... » La deuxième règle du réalisme socialiste tenait au respect du « héros positif»; or, le « héros positif », c'est la mort de la littérature. Dans mon premier roman, j'ai donc choisi deux héros qui étaient des charlatans, de jeunes escrocs, qui, en plus, gagnaient à la fin. La troisième règle consistait à cultiver la haine de classe. Si vous ne la ressentiez pas, vous étiez un humaniste - en Albanie on disait un « humaniste surclasssien » -, un traître qui refusait de croire à la lutte des classes. Toutes ces règles, je les refusais du plus profond de mon être. Si vous lisez mon premier roman, qui n'est pas Le Général de l'armée morte, mais un livre court intitulé La Ville sansenseignes, que j'ai commencé à écrire là-bas, vous verrez que c'est presque un contre-manuel de littérature prolétarienne, le contraire exactement de ce que l'on nous enseignait à Moscou.
Et il a été édité en Albanie?
Pas exactement. Quand je l'ai montré à un ami, il m'a dit: « Tu es fou, détruis ce manusscrit, il ne peut que t'apporter des ennuis. » J'ai donc choisi une voie médiane. J'ai extrait une vingtaine de pages, que j'ai à peine modifiées, et que j'ai fait publier dans le journal de la jeunesse. Le texte a été aussitôt interdit par le pouvoir, et le chef de la jeunesse albanaise qui l'avait fait publier a été blâmé. J'ai quand même persévéré et j'ai écrit Le Général de l'arméemorte. Quand je l'ai apporté au comité de lecture, on m'a dit: «Impossible, c'est un roman sur la lutte antifasciste, et tu ne mentionnes même pas le rôle du Parti. » J'ai repris mon manuscrit et j'ai compris que, si je le modifiais, ce ne serait plus le même livre; alors j'ai juste ajouté une phrase anodine où je citais Enver Hodja. Les censeurs n'avaient plus le choix: impossible d'interdire un livre qui citait le tyran. Il est donc paru et a remporté un grand succès populaire, la critique offiicielle -la seule qui existait - étant elle plutôt sévère.
C'est ce roman qui a été publié en France.
Oui, de manière curieuse, d'ailleurs. Il y avait à Tirana une maison d'édition qui traduisait les romans albanais dans des langues étrangères. Le mien est tombé par hasard sous les yeux de Pierre Paraf, qui dirigeait la revue Europe. Il s'est enthousiasmé, il l'a donné à un éditeur à son retour. Quand j'ai appris que le roman était publié en France, j'étais plus que ravi, et j'ai commencé à apprendre le français. Pour un écrivain d'un pays stalinien, être publié en Occident constituait un choc, tenait presque de la réincarnation. Imaginez: vous êtes écrivain dans le pays le plus dur du bloc communiste et vous êtes par hasard publié dans toute l'Europe. Jusque-là, je doutais parfois. Je me demandais: ce que j'écris, est-ce vraiiment de la littérature? Est-ce que l'on peut vraiment faire de la littérature dans un pays où l'on est en quelque sorte prisonnier? J'étais très heureux, mais je me trouvais aussi confronté à une énorme difficulté: comment exister dans ces deux mondes, puisque l'Occident était l'enemi numéro un de l'Allbanie? Déjà les caciques du Parti disaient: « S'il est apprécié de nos ennemis, c'est qu'il est lui-même un ennemi.»
Vous devenez un écrivain avec deux publics: un public libre, et le public albanais, prisonnier. Il fallait choisir. Ou bien j'arrêtais d'écrire. Ou bien j'écrivais pour les seuls Albanais et je renonçais à ma liberté, c'est-à-dire à la littérature. Ce fut le pire moment de ma vie. Je me sentais une responsaabilité à l'égard de la littérature. La littérature tout court, pas celle du réalisme socialiste de l'Albanie. Je ne pouvais parler de cela à personne. De ce fait, les rares fois où j'ai été autorisé à venir en France, le séjour était à la fois très agréable et horrible. Je dois dire que les journalistes ont été très attentifs à ne pas me mettre en difficulté en me posant des questions sur la situation en Albanie. Les choses devenaient difficiles, cependant. Au comité central du Parti certains s'impatientaient, mais personne ne voulait trancher: comme dans toutes les dictatures, la décision appartenait au chef. Et le chef lui-même était embarrassé. Comme tous les tyrans, il rêvait de passer pour un grand intellectuel, lui qui avait fait ses études en France. C'était sa vanité à lui. Il avait le rêve secret d'être publié en France.
Certains Albanais vous ont d'ailleurs reproché plus tard d'être un protégé d'Enver Hodja ...
Oh, bien sûr, j'étais protégé. Parfois les dictateurs veulent donner l'impression qu'ils sont des protecteurs des Arts. Mais contre qui les protégent-ils? Contre les plus fidèles de leurs séides, c'est-à-dire contre eux-mêmes. Eh oui, Hodja m'a protégé d'Hodja, de lui-même, qui avait créé ce système terrible. Il a fait une exception pour satisfaire sa vanité. Moi je sais que je n'ai jamais fait de concessions sur le plan littéraire.
Pourtant vous avez confié un jour ne pas aimer votre livre Les Noces, parce que vous aviez d'une certaine façon accepté de vous autocensurer.
Ce livre, je l'ai écrit après l'interdiction du Monstre, qui était un ouvrage très courageux. C'était au moment de la révolution culturelle chinoise, une période noire pour l'Allbanie, au cours de laquelle les écrivains étaient chassés des villes, comme en Chine. Je ne renie pas ce roman, il est d'ailleurs publié par Fayard. Ce n'était pas un mauvais livre, mais ce n'était pas ce que j'aurais dû écrire. Il n'avait pas l'atmosphère lourde de mes autres ouvrages, et il est vrai que c'est « officiellement» le pire d'entre eux, le plus socialiste, et même le plus« communiste », entre guillemets. Mais lisez-le, et vous verrez que je n'ai pas deux œuvres, l'une pour l'Albanie, l'autre pour l'Occident. En tout cas, après Les Noces, je me suis dit: « Plus jamais ça. J'écrirai désormais ce que je veux, comme je le veux.»
Vous parliez de la protection d'Enver Hodja, mais n'est-ce pas aussi votre renommée internationale qui vous a protégé?
Bien sûr, mais cette renommée était, dans l'Albanie de cette époque-là, à double tranchant, comme je vous l'ai expliqué. Etre un écrivain célèbre dans un pays stalinien signifie être doublement coupable: c'est aller contre le culte de la personnalité, la personnalité unique, mais aussi contre l'uniformisation qui va de pair avec le « socialisme réel ». Cependant, dans mon cas, c'était trop tard pour véritablement me sanctionner et me mettre en prison, la pression internationale aurait été trop forte. La seule solution aurait été un« accident» organisé. Beaucoup de mes amis français l'avaient compris et demandaient régulièrement de mes nouuvelles lors des mondanités à l'ambassade d'Albanie. Une manière de faire passer le message comme quoi ils s'inquiétaient de mon sort. Et Bernard Pivot, au moment où je traversais de graves difficultés, a fait une émission au cours de laquelle il a déclaré: « Nous attendons Ismaïl Kadaré depuis des mois. Que se passe-t-il? Nous le voulons, lui et pas sa tête sur un plateau. » C'était la seule manière de m'éviter un mauvais coup.
Vous êtes très attaché à votre pays, au point que l'on vous a parfois reproché d'être nationaliste.
Non, je ne suis ni nationaliste ni chauvin. Mais comment, moi, écrivain albanais, aurais-je pu rester muet au moment des massacres au Kosovo, alors que la moitié des écrivains européens s'était manifestée? Je me souviens qu'un jour, lors d'une réunion d'écrivains, quelqu'un a réclamé l'arrêt des bombardeements de l'Otan sur la Serbie. J'ai dit: « D'accord! Mais à une condition: que cessent les masssacres au Kosovo, car ils sont encore plus horribles que les bombardements. » Quelqu'un m'a répondu: « Il n'y a pas de hiérarchie dans la mort. » J'ai rétorqué que si. Il est dix fois pire de mourir sous les bombes que dans un accident de voiture. Et il est encore cent fois pire de mourir assassiné à coups de couteau. J'ai été très heureux que le grand historien français Jean-Pierre Vernant, qui assistait à cette discussion, me soutienne.
Vous vous êtes beaucoup interrogé sur l'identité de votre pays. J'ai lu que vous auriez appelé à une conversion au catholicisme de l'Albanie (majoritairement musulmane) pour faciliter son adhésion à l'Europe ...
Je n'ai pas dit ça, car je ne le pense pas. Il y a en Albanie des intellectuels qui disent: il faut reconnaître que l'identité de notre pays est mi-européenne mi-asiatique. Je trouve honteux de dire des choses pareilles. L'Albanie est un pays européen, géographiquement, historiquement. Elle a été occupée par l'Empire ottoman comme tous les Balkans. Alors pourrquoi les autres ne disent-ils pas aussi qu'ils sont mi-européens mi-asiatiques? Beaucoup de peuples ont été occupés pendant une période par un autre peuple, mais aucun ne se glorifie d'avoir intégré certaines caractéristiques de l'identité de l'occupant. Sur ce point, je suis très clair: les musulmans albanais, les catholiques albanais et les orthodoxes albanais sont également européens. Un musulman albanais n'a rien de commun avec l'identité arabe ou turque sous prétexte qu'il est musulman. L'Albanie est un pays avec trois religions, mais qui constitue une seule nation. Dans un pays où coexisstent trois religions, il faut mettre la religion de côté; ce qui compte c'est que tous sont européens. C'est cela, la république.
Quel regard un écrivain venu d'un pays ex-communiste porte-t-il sur la crise financière qui secoue le monde?
Cela m'inspire une sorte de gêne froide. L'impression d'une menace à la fois artificielle et réelle. Une sorte de tristesse plaanétaire. L'avènement de quelque chose qui ressemble à une fataalité, un phénomène auquel la plupart des politiciens ne commprennent rien. Vous savez, on a découvert un énorme corps céleste, une sorte d'énorme diamant de 4000 kilomètres de diamètre. Vous imaginez ça, un diamant qui reste dans l'espace, qui est la plus grande richesse imaginable, des milliards de fois toutes les richesses du monde, mais qui est inutile, dont on ne peut rien faire? C'est un peu l'impression que j'ai aujourd'hui, une impression de virtualité face à ces milliards qui disparaissent et qui, comme ce diamant, sont inutiles. Inutiles comme la mort.
Votre comparaison avec un diamant rappelle que vous êtes aussi poète. Vous ne parlez pourtant jamais de poésie ...
Il y a une raison à cela. La poésie, contrairement à ce qu'affirmaient les écrivains de l'ex-bloc de l'Est qui la présentaient comme l'avant-garde de la littérature, était la honte de la littérature. La partie la plus honteuse, la plus déclarative, la plus enthousiaste, la plus socialiste, la plus communiste, la plus idiote. Tous les pays communistes se vantaient de défendre la poésie, de tirer les recueils de poèmes à des centaines de milliers d'exemplaires et... mais je ne veux pas en parler, cela me dégoûte de tout ça. En fait, je pense que la poésie est le plus coupable des genres littéraires de l'ancien bloc communiste. C'était le plus agressif, le plus positif pour le système.

On parle souvent de vous pour le prix Nobel ...
On a beaucoup parlé de moi, et on continue. Au fil des ans, je m'y suis habitué. Vous savez, nous sommes un certain nombre dans ce cas. Je suis plutôt en bonne compagnie.

DERNIER ROMAN PARU
L’Accident, ISMAÏL KADARÉ, traduit de l'albanais par Tedi Papavrami, éd. Fayard, 260 p., 19 €.
Les fictions de Kadaré ont toutes été rééditées chez Fayard. Beaucoup de ses ouvrages sont disponibles en Livre de Poche ou en Folio .
LE MAGAZINE LITTÉRAIRE
FÉVRIER 2009 N°483

 Le Dossier K

28 janvier 1936. Naissance à Gjirokastër, dans le sud montagneux de l'Albanie.
1963. Le Général de l'armée morte suit un général italien collectant en Albanie les restes de ses compatriotes tués pendant la Seconde Guerre.
1970. Chronique de pierre - portrait de sa ville natale - et Les Tambours de la pluie, tableau d'une cité médiévale assiégée. Kadaré recourra souvent au subterfuge du récit historique pour contourner la censure.
1973. L'Hiver de la grande solitude évoque la rupture entre l'Albanie et l'URSS, allant et venant entre la vie quotidienne à Tirana et les intrigues de palais.
1978-1981. Il compose Le Concert, censuré jusqu'en 1988, qui aborde la rupture ultérieure du dictateur Enver Hodja avec Pékin, le dernier allié de l'Albanie.
1980. Avril brisé, sur fond de kanun, code d'honneur archaïque qui a toujours cours en Albanie.
1981. Le Palais des rêves: dans un empire imaginaire, une armée de fonctionnaires est chargée de collecter et d'archiver les rêves des habitants.
1989. Le Dossier H. : Homère aurait-il compilé des récits albanais? Deux chercheurs américains enquêtent.
1990. Kadaré s'installe en France.
1992. La Pyramide, parabole sur le totalitarisme, prend pour prétexte la construction de la pyramide de Khéops. Il se trouve que le mausolée d'Hodja, inauguré en 1988 à Tirana, est surnommé la Pyramide.
2008. L'Accident, dernier roman en date.

Ông hiện sống tại Paris,. Liệu chúng ta có thể nói chuyện về một tí… lưu vong?
 Không, tôi không thể nói chuyện lưu vong. Tôi cưa đôi cuộc đời của mình bây giờ, giữa Paris và Tirana. Có thời kỳ, người ta có thể nói đến lưu vong, nhưng khi đi, là tôi đã tự nhủ, sẽ trở về khi đất nước có dân chủ. Tôi rời bỏ Albanie, vì tôi nghĩ, điều đó có lợi cho tiến trình dân chủ. Cố gắng làm một điều gì đó, với tôi, chỉ được có vậy. Vào thời kỳ đó, tại đất nước tôi, khiếp sợ trước những gì xẩy ra tại Roumanie, chính quyền CS hứa hẹn sẽ thay đổi, đổi mới. Nhưng chỉ là hứa lèo, hứa cuội, quả lừa. Tôi nghĩ, phải làm một điều gì khẩn cấp, một thứ hộp cộng hưởng, một không gian, để la lên, để tố cáo sự giả trá, đạo đức giả của chính quyền, bởi vì, chẳng ai có thể làm được bất cứ một điều gì: ba dòng, chỉ cần ba dòng chỉ trích, là đi tù. Nhưng tôi biết, đi là sẽ có ngày trở về.
Tại sao ông chọn nước Pháp?
Với tôi điều đó là tự nhiên. Đó là xứ sở ngoại quốc tôi có nhiều bạn bè nhất, nơi đầu tiên in dịch và in sách của tôi, nơi tôi có thể lai vãng nhiều lần, qua lời mời của nhà xuất bản của tôi, Claude Durand, vào thời kỳ đó, đâu có dễ gì một công dân Albanis được rời đất nước.
Ông có bao giờ nghĩ đến chuyện thử viết văn bằng tiếng Tây?
Không. Thứ nhất, tôi không thể. Tôi không đủ trình độ kỹ thuật để viết bằng cái thứ tiếng nói của nước bạn. Ngoài ra, tôi chẳng hề có ý nghĩ từ bỏ thứ ngôn ngữ của tôi. Tiếng Albanie là một ngôn ngữ Ấn-Âu, trong nó có cùng lúc tất cả những đặc tính của những ngôn ngữ vùng Nordiques, phiá Bắc, và của những ngôn ngữ La tinh, điều này làm cho nó trở thành một cỗ máy hoàn hảo đối với một nhà văn. Nó có quyền năng cấu tạo [copmpostion] nhờ những ngôn ngữ thứ nhất [Nordiques], sự giầu có, nhờ những ngôn ngữ thứ nhì [La tinh].
Cuốn mới ra lò của ông, Tai Nạn, thuật một cuộc điều tra chung quanh những liên hệ tình ái giữa một nhà ngoại giao và một phụ nữ trẻ. Liệu có thể coi, đây là một câu chuyện tình?
Nếu bạn coi nó là truyện tình thì nó là truyện tình. Nhưng tôi thật chẳng thú khi phải xếp loại những cuốn sách của tôi. Với tôi, chỉ là văn chương.
Tại sao ông chọn thể loại điều tra để sau cùng, tôi nhấn mạnh, nói về tình yêu?
Tôi có thể trả lời ông, bởi vì đó là một hình thức cổ điển, và tơi đã sử dụng nhiều lần. Nhưng nói cho cùng, tôi không biết. Một thể loại văn học, đó là một cái gì nó đặt để lên bạn, nó tóm lấy bạn, nó nẩy sinh cùng với đề tài, một cách bí ẩn, chẳng để cho bạn có quyền chọn lựa thực sự là vậy. Thật khó nói về một cuốn sách mà người ta đã viết ra. Đó là một cái gì thoát ra từ bạn, và cái gì này đến từ một cơ chế ở tận đáy sâu của bạn. Thành thử cố gắng giải thích là vô ích. Nếu bạn nói về một cuốn sách trước khi viết nó, vậy là bạn nói về một cuốn sách khác, cũng vậy, nếu bạn nói về cuốn sách trong khi đang viết nó, thì điều này còn tệ hại hơn sau đó. Lẽ dĩ nhiên, bạn cố gắng nói sự thực, nhưng giả như có sự thực, thì nó là một trong ba sự thực, và không chỉ có ba sự thực mà có mười ba sự thực, có ba chục sự thực.
Chính trị hiện diện trong tiểu thuyết của ông, như luôn luôn hiện diện trong ông. Liệu có thể gọi ông là nhà văn chính trị?
Làm gì có chuyện đó! Tôi không phải là nhà văn chính trị. Mà nói thẳng ra, tôi rất ghét chuyện đội mũ cho nhà văn, bất cứ thứ mũ nón gì. Tôi là nhà văn. Và chính trị thì một phần của đời tôi, như của đời bạn, y chang như bịnh hoạn, chiến tranh vv và vv. Văn chương là một trong những khung cảnh đời ta, như mọi khung cảnh, nhưng cái khung cảnh văn chương thì thực là thú vị!”
Ông không nhận là nhà văn chính trị, nhưng chỗ nào ông cũng xía mũi vô. Rõ nhất là cuộc xung đột tại Kosovo, ông đã đứng vào vị thế chống lại Serb…
-Không phải như vậy. Tôi là một công dân như bạn, như hàng triệu người khác. Và đó là cái phần nhân loại của tôi. [Cela fait partie de mon humanité]… Bởi vì tôi quá được biết đến tại vùng Balkans, tôi phải xiá vô, tôi không có chọn lựa nào khác. Tôi không thể nói: "Không, không, tôi không tuyên bố gì hết, tôi là nhà văn, chuyện đó không có tôi. Nhưng tôi chưa hề nghĩ đến một vai trò chính trị. Bao nhiêu người đề nghị, đòi hỏi tôi làm điều đó, đóng một vai nhà chính trị. Họ rất nghiêm túc, bởi vì cái đó thuộc truyền thống vùng Balkans, nhà văn, nhà tiên tri, nhà chính trị... nhưng tôi từ chối."
Ông thực sự viết vào tuổi nào?
Tôi có thể trả lời như nhiều người khác, tôi bắt đầu viết khi 11 tuổi, có thể trước đó. Như những đứa trẻ, tôi viết những bài ngắn vào lúc 9 tuổi, nhưng chẳng ghê gớm gì ba thứ đó. Lần đầu tiên in bài, là trong một tập san nhà trường, khi học trung học. Những bài thơ. Nhưng với tôi, văn chương bắt đầu với cuốn tiểu thuyết đầu tay, viết năm 23 tuổi, khi tôi là sinh viên tại Học Viện Gorki, ở Moscow, trái tim của văn chương Xô Viết, bộ máy sản xuất ra những nhà văn Cộng Sản.
Ông chưa bao giờ là đệ tử, tín đồ đúng hơn, của cái dòng văn chương ‘hiện thực xã hội chủ nghĩa’ mà người ta giảng dậy tại thủ đô Liên Xô…
Tôi cũng không biết tại sao, ngay từ khi vừa mới đặt chân lên thiên đường là tôi đã cảm thấy mình bảnh hơn nó… Hiện thực xã hội chủ nghĩa, mọi người đều nói, nhưng chẳng ai biết nó ra làm sao. Thực sự, nó dựa vào một số qui luật mơ hồ nhưng tất cả mọi người đều vơ vào. Qui luật thứ nhất, hãy tràn đầy hy vọng và viết thứ văn chương ‘mai mãi mùa xuân'. Cái trực giác của tôi, khi còn là một thanh niên, xúi tôi làm ngược lại, nghĩa là, phải thay đổi khí hậu, phải chống lại thứ chủ nghĩa giáo điều về khí tượng học của họ [météo-dogmatisme] bằng một thứ chủ nghĩa phá ngang phá bĩnh về thời tiết [déviationisme climatique]. Kết quả là, trong cuốn tiểu thuyết đầu tay của tôi, mưa dài dài từ ngay trang đầu tới trang chót. Liền lập tức, câu hỏi khó chịu đầu tiên đối với tôi, khi lần đầu tiên tôi tới Tây phương, là: “Tại sao mưa rơi không ngừng trong cuốn tiểu thuyết của ông? Trong khi đó, Albanie là một xứ sở Địa Trung Hải…”.
Qui luật thứ nhì của hiện thực xã hội chủ nghĩa, là nâng bi, hoặc đội dĩa [nếu là nữ], "nhân vật hướng thượng"; nhưng mà, như bạn biết đấy “nhân vật hướng thượng, xả thân vì đại nghĩa”, là cái chết của văn chương!
Trong cuốn tiểu thuyết đầu tay của tôi, tôi chọn hai thằng lăng nhăng, hai tên bợm còn trẻ, và, tếu hơn nữa, cuối cùng chúng thắng thế! Qui luật thứ ba, chăm lo nuôi dưỡng, đời này qua đời khác lòng hận thù giai cấp [cultiver la haine de classe]. Nếu anh không làm sao nuôi cho được, cấy cho được hận thù giai cấp vào trong tim trong hồn, trong máu của anh, văn của anh không làm sao có sợi chỉ đỏ xuyên suốt, còn anh, anh vẫn còn một gã nhân bản, un humaniste, và, ở Albanie, khi đó, họ gọi anh là một tên nhân bản 'siêu giai cấp', un ‘humaniste surclasse’, tức là một kẻ từ chối không tin tưởng vào cuộc đấu tranh giữa các giai cấp. Ba thứ qui luật khốn kiếp này, từ trong thâm tâm tôi, tôi từ chối chúng. Nếu bạn đọc cuốn tiểu thuyết đầu tay của tôi, không phải cuốn Tướng Âm Binh, mà là một cuốn ngắn nhan đề Thành phố không bảng hiệu mà tôi bắt đầu viết ở cái nôi của Cách Mạng Vô Sản, thì bạn sẽ thấy là nó chửi bố ba thứ qui luật trên, một phản bí kíp văn chương vô sản [un contre-manuel de littérature prolétarienne], ngược hẳn lại tất cả những gì mà người ta dậy ở Moscow
Cuốn sách đó được xuất bản tại Albanie?
Không hẳn như thế. Khi tôi đưa cho một người bạn, anh ta nói, “Mi khùng rồi, huỷ ngay lập tức nó đi, nếu không mi mang họa vì nó.” Tôi đành chọn kiểu đánh du kích, nghĩa là rút ra chừng hai chục trang, xào nấu lại, và cho đăng trên một tạp chí tuổi trẻ. Bài viết bèn lập tức bị cấm, còn tay chủ báo bị kêu lên rũa cho một trận. Tôi giữ lại bài viết và sau đó viết Tướng Âm Binh. Khi tôi trình nó cho một uỷ ban tuyển chọn, họ bảo:
“Không thể được. Đây là một cuốn tiểu thuyết về chống phát xít, anh cũng quên đi vai trò của Đảng trong công cuộc chiến đấu đó.” Tôi lấy lại bản văn, và hiểu rằng, nếu xào nấu nữa, là nó hết còn là một cuốn sách; và thế là tôi bèn thêm vô trong bản văn một câu của...  Bác Hồ, Không có gì quí hơn độc lập tự do, [nguyên văn, thêm vào một câu thơ của vị cha già dân tộc Albanie, Enver Hodja]. Đám kiểm duyệt đành chịu! Làm sao dám kiểm duyệt thơ của Bác! Làm sao cấm xuất bản một cuốn sách, trong có trích dẫn Đỉnh Cao Chói Lọi [nguyên văn, tên bạo chúa]. Thế là cuốn sách ra lò, thành công, thành công, đại thành công! Một sự thành công rộng lớn trong công chúng, còn đám phê bình nhà nước, tuy nhiên, khắt khe hơn.
Và cuốn sách được xuất bản tại Pháp?
Đúng thế, và câu chuyện thật là ly kỳ. Ở Tirana có một nhà xuất bản ngoại văn, chuyên dịch những tiểu thuyết viết bằng tiếng Albanie ra tiếng nước ngoài. Cuốn của tôi tình cờ làm sao lọt vào cặp mắt xanh của Pierre Paraf, người điều hành tờ Âu châu, Europe. Ông ta khoái, và khi về lại Tây, ông đưa nó cho một nhà xuất bản. Khi biết cuốn sách của mình được xuất bản tại Tây, tôi sướng mê tơi. Thế là tôi bèn học tiếng Tây! Với một nhà văn tại một xứ sở, sống dưới chế độ hà khắc của ông Xì, được xuất bản sách tại Tây phương đúng là một cú sốc, phải nói là tái sinh, nhập thế lần thứ nhì thì mới diễn tả hết cái sướng mê tơi đó. Hãy thử tưởng tượng: Bạn là nhà văn trong một nước hà khắc nhất, khốn nạn nhất của khối cộng sản, và một ngày đẹp trời bỗng thấy sách của mình được xuất bản trên toàn cõi Âu châu. Trước đó, cho tới lúc đó, tôi vẫn nghi nghi ngờ ngờ, đôi khi, nhiều khi. Tôi tự hỏi: điều mà tôi viết ra, có thực là văn chương? Liệu người ta có thực sự làm văn chương được không, và đó có phải là thứ văn chương thực sự không, trong một xứ chẳng khác gì nhà tù? Tôi hạnh phúc vô cùng, nhưng đồng thời thấy đối mặt với khó khăn lớn lao vô cùng: Làm thế nào mà hiện hữu ở trong hai thế giới?
Ấy là bởi vì, Tây phương là kẻ thù số 1 của Albanie. Vào lúc đó, đám chó ở trong Đảng đã sủa um lên rồi: “Nếu nó được kẻ thù ngợi khen, đánh giá cao, thì nó đích thị là kẻ thù của nhân dân ta, của Đảng ta!”
Bạn trở thành nhà văn với hai công chúng: một công chúng tự do, và một công chúng Albanie, tù đầy. Phải chọn. Hoặc là tôi ngưng viết. Hoặc tôi viết chỉ cho công chúng Albanie và từ bỏ tự do của tôi, tức là từ bỏ văn chương. Đó là thời khắc nhức nhối, cực nhọc, tồi tệ của đời tôi. Tôi cảm thấy mình có trách nhiệm đối với văn chương. Văn chương, không phải văn chương hiện thực xã hội chủ nghĩa Albanie. Tôi không thể nói điều này với bất cứ ai. Từ sự kiện đó, những lần hiếm hoi được phép đi Tây thì thật dễ chịu và cũng thật khủng khiếp. Tôi phải nói là, giới ký giả rất để ý đến chuyện, đừng khiến cho tôi gặp khó khăn khi đặt những câu hỏi về tình trạng ở Albanie. Tuy nhiên, mọi chuyện ngày một khó khăn. Ở Bộ Chính Trị, một vài người mất kiên nhẫn, nhưng chẳng ai muốn nói huỵch toẹt ra: như trong mọi chế độ độc tài, quyết định là ở ông Trùm.. Và Ông Trùm, chính ông ta cũng cảm thấy bực bội. Như tất cả những tên độc tài, bạo chúa, ông ta mơ trở thành Đỉnh Cao Chói Lọi, một bậc trí thức lớn, ông Trùm chẳng đã có thời du học ở Tây, như Bác Hồ của chúng ta. Và đây là cái “vanité” [hám hư danh] của Người. Giấc mơ kín đáo của Người, sách của Người sẽ được Tây mũi lõ xuất bản, tại Pháp.
Tuy nhiên có một số người Albanie trách ông sau này đã chấp nhận là gà của Enver Hodja…
Đúng như thế. Tôi là gà của ông ta, tôi được ông ta bảo vệ. Đôi khi những nhà độc tài muốn ban phát cảm tưởng là họ là những nhà bảo vệ Nghệ Thuật. Nhưng, họ bảo vệ chúng chống lại ai? Chống lại những kẻ trung thành nhất của những kẻ cuồng tín, tức là chống chính họ. Như vậy đó. Hodja bảo vệ tôi chống lại ông ta, kẻ tạo ra hệ thống khủng khiếp này. Ông ta làm một ngoại lệ để làm hài lòng thói ham hố hư danh của ông ta. Tôi thì tôi biết chắc chắn một điều, tôi không bao giờ làm những nhượng bộ trên bình diện văn chương.
Tuy nhiên, ông đã có lần thố lộ, ông không thích cuốn Les Noces [Hôn lễ] của ông, bởi vì, một cách nào đó, ông đã chấp nhận tự kiểm duyệt chính mình.
Cuốn sách đó, tôi viết sau khi cuốn Monstre [Quỉ] bị cấm. Cuốn này đúng là một cuốn sách rất can đảm. Đó là thời điểm xẩy ra cuộc cách mạng văn hóa của Trung Quốc, một thời kỳ đen tối đối với Albanie. Trong thời kỳ này nhiều nhà văn bị đuổi ra khỏi thành phố như ở Trung Quốc. Tôi không chối bỏ cuốn tiểu thuyết này, vả chăng nó được Fayard xuất bản. Không phải một cuốn sách dở, nhưng nó không đúng như là cuốn tôi đúng ra phải viết. Nó không có không khí nặng nề của những cuốn khác của tôi, và đúng là, về phía “nhà nước” mà nói, nó tệ nhất trong số những cuốn của tôi, xã hội chủ nghĩa nhất, và có thể còn hơn thế nữa, cộng sản nhất. Nhưng bạn hãy đọc nó, và sẽ thấy là tôi không hề có hai tác phẩm, một cho Albanie, một cho Tây phương. Tuy nhiên, sau Hôn lễ, tôi tự nhủ: Không bao giờ nữa. Tôi sẽ chỉ viết những gì tôi muốn.
Ông nói tới sự bảo vệ của Enver Hodja, nhưng cũng còn ảnh hưởng quốc tế bảo vệ ông nữa chứ?
Đúng như thế, nhưng danh tiếng quốc tế, ở Albanie, vào thời điểm đó, là con dao hai lưỡi, như tôi đã từng giải thích với ông: Là nhà văn nổi tiếng trong một xứ sở stalinien [độc tài CS], có nghĩa là có tội tới hai lần, có tội kép. Thứ nhất, đi ngược lại với sự thờ phụng cá nhân, chống lại cá nhân độc nhất, và đi ngược lại chính sách đồng phục, cá mè một lứa, ai cũng như ai, và chính sách này ăn ý với “chủ nghĩa xã hội đích thực”. Nhưng trong trường hợp của tôi, đã quá trễ để cấm đoán, cấm vận, hay bỏ tù, vì sức ép quốc tế quá mạnh rồi. Giải pháp độc nhất là đạo diễn một tai nạn. Rất nhiều bạn bè người Pháp của tôi hiểu rõ điều này, và thường xuyên hỏi thăm tin tức của tôi, qua tòa đại sứ Albanie. Cũng là một cách dè chừng, nhắc khéo đến số phận của tôi. Và Bernard Pivot, đúng vào thời điểm ‘tính mạng ngàn cân treo sợi tóc’của tôi, trong một show TV văn học do ông chủ trì, đã la toáng lên: “Chúng tôi đợi Ismail Kadaré từ mấy tháng nay. Chuyện gì xẩy ra? Chúng tôi muốn ông ta. Ông ta, chứ không phải thủ cấp của ông ta đặt trên một cái khay!”
Ông quá gắn bó với xứ sở của ông đến nỗi bị coi là một tay quốc gia.
Không, tôi không quốc gia, không sô vanh. Nhưng, làm thế nào, tôi, một nhà văn Albanie, lại bịt miệng mình khi xẩy ra những cuộc tàn sát tại Kosovo, trong khi một nửa con số những nhà văn Âu Châu lên tiếng? Tôi nhớ một lần, trong một hội họp các nhà văn, một người la lên, khối Nato hãy ngưng những cuộc dội bom lên Serbe. Tôi nói: “OK, nhưng với điều kiện, ngưng những cuộc tàn sát tại Kovovo, bởi vì chúng còn ghê rợn hơn dội bom”. Một người nào đó trả lời tôi: “Chết làm gì có đẳng cấp”». Tôi trả lời, có chứ. Chết vì dội bom tồi tệ hơn vì tai nạn xe hơi mười lần. Tồi tệ hơn bị ám sát bằng dao đâm mã tấu chém một trăm lần. Tôi may mắn được Jean-Pierre Vernant, sử gia người Pháp, cũng có mặt bữa đó, bênh tôi.
Ông rất ưa bị hỏi tra về căn cước của xứ sở của ông. Tôi nghe nói là ông đã được viện tới, trong một cuộc vận động để chuyển qua Ky tô giáo cho xứ sở của ông[đa số vốn theo Hồi giáo], nhờ vậy dễ dàng gia nhập Âu châu?

Tôi đâu có nói chuyện đó, vì tôi không nghĩ như thế. Ở Albanie có những nhà trí thức nói: phải thừa nhận là căn cước của xứ sở của chúng ta thì nửa Âu nửa Á. Tôi thấy xấu hổ khi nói ra những điều như thế. Albanie là một xứ Âu châu, về mặt địa lý, về mặt lịch sử. Nó bị chiếm đóng bởi Đế quốc Ottoman như tất cả những nước thuộc vùng Balkan. Như vậy, tại sao những xứ sở khác kia không gọi họ là nửa Âu nửa Á? Rất nhiều xứ sở bị xâm lăng, bị chiếm đóng trong một thời gian bởi một dân tộc khác, nhưng chẳng có nước nào huyênh hoang, tự hào là đã thu nhập được một vài đặc tính liên quan tới cái gọi là căn cước của kẻ xâm lăng, chiếm đoạt. Về điểm này, tôi thật rõ ràng: những người hồi giáo Albanie, những người Ky tô giáo Albanie, và những người chính thống giáo Albanie đều là người Âu châu. Một người hồi giáo Albanie chẳng mắc mớ gì tới cái căn cước Ả rập, hay Thổ nhĩ kỳ, do cái duyên cớ anh ta là Hồi giáo. Albanie là một xứ sở có ba tôn giáo, nhưng tạo thành, thiết lập thành, chỉ một quốc gia. Trong một xứ sở có ba tôn giáo cùng chung sống, phải để tôn giáo qua một bên: điều đáng kể, đó là, họ đều là người Âu châu. Và cái đó gọi là cộng hòa.
*
 

 There is no such thing as a political writer when it comes to literature, according to Albanian author and winner of the Man Booker International prize, Ismail Kadare.
"I am of the opinion that I am not a political writer, and, moreover, that as far as true literature is concerned, there actually are no political writers," Kadare said in an interview with Swiss press on Saturday. "I think that my writing is no more political than ancient Greek theatre. I would have become the writer I am in any political regime."
The novelist and poet Kadare defected from Enver Hoxha's Maoist regime in Albania in 1990, seeking asylum in France. The author of novels including The General of the Dead Army, The Palace of Dreams and Albanian Spring, Kadare won the inaugural Man Booker International prize in 2005, prompting a storm of criticism from some anti-communist writers, who took issue with his privileged status under Hoxha. Although some of his works were banned, others, particularly The Great Winter, praised the leader and the country's split from the Soviets in 1961.
His international success as a writer, Kadare told NZZ, was a double-edged sword. "On the one hand it secured protection for me in relation to the regime, on the other hand I was constantly under observation," he said. "What excited suspicion was 'why does the western bourgeoisie hold a writer from a Stalinist country in high esteem?'"
This led to him being admitted to the Communist party in order, he said, to show the world, and Albania, that he was not a "bourgeois", but a communist. "What should I do? Say no? That would have equaled destruction, a senseless victim. They would at some point have found a reason to condemn me as a French agent," he said. Guardian
Đoạn văn ngắn trên, được eVăn dịch, nhưng cũng bỏ đi mấy chi tiết thú vị.
Ismail Kadare: 'Tôi không phải là nhà văn chính trị'

Tiểu thuyết gia đoạt giải Man Booker cho rằng: "Một khi văn học chân chính còn được quan tâm thì sẽ không có những nhà văn chính trị".
"Tôi không phải là nhà văn chính trị. Tác phẩm của tôi còn không giàu tính chính trị bằng các sản phẩm sân khấu cổ đại Hy Lạp. Dưới bất cứ thể chế nào, tôi cũng có thể là một nhà văn", tác giả người Albania khẳng định.
Tuy nhiên, năm 1990, Kadare đã phải rời bỏ quê hương sang sống lưu vong tại Pháp vì những trang viết chỉ trích chế độ độc tài Enver Hoxha ở Albania. Nhà văn cho rằng, danh tiếng là con dao hai lưỡi. "Một mặt, nó đảm bảo an toàn cho tôi trong mối quan hệ với các thể chế; mặt khác, nó đặt tôi dưới tình trạng bị giám sát chặt chẽ", ông nói.
Thanh Huyền

Người Nữu Ước, số 23 Tháng Ba, đọc cuốn mới nhất của Kadare: Cuộc Vây Hãm.
The Siege, by Ismail Kadare, translated from the original Albanian into French by Jusuf Vrioni, and from the French by David Bellos (Canongate; $24).
Albania's most distinguished novelist tells the story of fifteenth-century Ottoman invaders who lay siege to an Albanian fortress and find their assaults thwarted. Kadare mostly narrates from the Ottomans' perspective, but intersperses short, stylized accounts from the point of view of the besieged Christians. The novel’s conscience is an official campaign chronicler for the invaders worried about how to confect a suitably stirring account from the failure and ugliness he witnesses. The resulting tone is both antic and poignant. At one he point, Ottoman soldiers, unused to seeing women unveiled, look at the faces of they have captured: "The men thought they were laughing, but they were actually sobbing. Unless it was the other way round."
Cái đoạn mô tả lính Ottoman chưa quen nhìn thấy đàn bà không mang khăn choàng, làm nhớ tới mấy anh bộ đội Cụ Hồ, cứ nghĩ "hàng" của gái Nam đều có gân: "Họ nhìn và cứ nghĩ là họ đang cười, nhưng thực ra là đang khóc!"







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